La société, l’économie et les bébés
Comment le taux de natalité façonne l’économie mondiale
Les taux de natalité sont en baisse – une tendance mondiale aux conséquences profondes pour notre société. Mais pourquoi les baisses sont-elles plus importantes dans certains pays que dans d’autres ? Claudia Goldin, économiste de renom et professeure à l’Université d’ Harvard, étudie la manière dont les évolutions économiques et les normes sociales façonnent ces changements. Son analyse montre pourquoi certaines nations atteignent des niveaux extrêmement bas, inférieurs à 1,3 enfant par femme, tandis que d’autres restent plus stables. L’interdépendance entre la macroéconomie et la natalité révèle des perspectives inattendues. Alors que le nouveau vice-président américain, JD Vance, a récemment affirmé aux opposants à l’avortement sa détermination à encourager une hausse des naissances aux États-Unis, la question est plus que jamais au cœur des débats.
Tendances à long terme et différences mondiales 
Depuis le 19ème siècle, les taux de natalité n’ont cessé de baisser dans la plupart des pays industrialisés. La baisse de la mortalité infantile a réduit le besoin d’avoir de nombreux enfants par « précaution ». Parallèlement, les dynamiques économiques ont évolué : les enfants sont passés de main-d’œuvre potentielle à un investissement coûteux en éducation et en qualité de vie. Cette tendance s’est fortement accélérée dans les années 1970 et 1980, entraînant des chutes spectaculaires de natalité dans des pays comme le Japon, l’Italie et la Corée du Sud.
Deux types de pays
Goldin divise les pays analysés en deux groupes :
 Dynamique économique et conflits sociaux 
Goldin soutient que la vitesse du changement économique joue un rôle crucial. Dans les pays du deuxième groupe, la croissance rapide a entraîné des tensions sociales importantes :
L’influence du marché du travail sur la natalité
Claudia Goldin souligne que la natalité est plus élevée dans les pays où les femmes participent activement au marché du travail. Un facteur clé est le soutien des politiques sociales, comme les congés parentaux et les services de garde subventionnés. En Europe du Nord, notamment en Suède, ces mesures ont permis aux femmes de concilier carrière et maternité.
Les limites des politiques familiales
Claudia Goldin souligne que les politiques familiales, bien que nécessaires, ne suffisent pas à elles seules à stimuler la natalité. Malgré de généreuses aides financières, des pays comme le Japon affichent toujours de faibles taux de natalité. Les normes sociales et la répartition des tâches de « care » jouent un rôle clé dans cette dynamique.
La baisse de la natalité est aussi la conséquence de conflits sociaux
La baisse de la fécondité au cours des dernières décennies est liée aux évolutions économiques et sociales. Selon Goldin, des transformations économiques lentes et continues génèrent moins de conflits sociaux, ce qui contribue à des taux de natalité plus stables. Pour augmenter ces taux, il est essentiel de combiner incitations financières et refonte des normes sociales, ainsi que des rôles de genre, afin de mieux concilier vie professionnelle et familiale.
 Mission IA : comment les agents autonomes pensent, apprennent et agissent
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